Des fleuves et des sociétés en interaction | Poster du jeudi

Session C7 : Baignade en rivière urbaine

DELLIER Julien, LINTON James, MASCLET Olivier, CHUPIN Julie

France

Résumé : Cette communication relate une initiative de baignades collectives dans la Vienne à Limoges. Entamée en juillet 2024, ces rendez-vous, lancés à l’initiative de trois chercheurs en sciences sociales sont devenus mensuels suite à l’adhésion d’un groupe enthousiaste de baigneuses et baigneurs, traversés également par l’envie partagée d’une approche sensible et expérientielle de la rivière.

Ces baignades citoyennes ont d’abord pour but de renouer avec une pratique ordinaire et collective au début du XXème siècle mais oubliée depuis. Réunissant de 10 à 30 personnes, elles visent à ré-ancrer dans l’espace public une pratique légale mais aujourd’hui totalement ignorée. Dans le même temps, transgressant les pratiques admises en bord de Vienne à Limoges, elles visent à retisser le lien entre les habitants et la rivière comme un moyen de faire face à la fois aux coûts des loisirs, à la fragilisation des liens sociaux et au changement climatique.


PLICHON Almudena, NAVRATIL Oldrich, HONEGGER Anne

France

Résumé : Redécouvertes, réévaluées et réaménagées, les berges fluviales en ville sont de plus en plus fréquentées depuis une vingtaine d’années (Romain, 2010). Or, cette forte fréquentation des rivières urbaines amplifie un risque de noyade déjà élevé (Maghakian et al., 2024), et accentué par le changement climatique et l’augmentation des canicules estivales qui poussent à se rafraîchir près de l’eau (Fralick et al., 2023 ; Chauvin et al., 2020). Dans ce contexte, les discours médiatiques peuvent-ils être une source d’information pour mieux comprendre les pratiques de baignade en rivière urbaine ? Peuvent-ils nous aider à mieux anticiper le risque de noyade dans les villes riveraines de grands fleuves comme Lyon ? Pour y répondre, on étudie la baignade et le risque de noyade dans le Rhône, la Saône et les lacs de Miribel-Jonage, dans le territoire du Grand Lyon, de 2007 à 2024. On utilise quatre matériaux : un corpus de presse nationale et locale, les contenus d’influenceurs sur des réseaux sociaux, des données de moteur de recherche Google, et les chiffres officiels de la noyade dans le secteur d’étude (source : Maghakian et al., 2024). Ces matériaux nous montrent les évolutions des représentations de la baignade en ville : celle-ci est érigée en question d’actualité, même si elle n’a jamais cessé d’être pratiquée de façon informelle. On peut aussi extraire des informations factuelles sur la baignade et la noyade dans le secteur d’études, pour mieux comprendre la temporalité et la spatialité des pratiques à risque.